En route pour Bergerac

Photo Ulrich Chofflet
Non loin de la région bordelaise, se trouve le bergeracois. Un bien beau pays, porte d'entrée vers le Périgord et sur lequel, à cheval avec les côtes de Bordeaux, la vigne y est également légion à travers les Côtes de Bergerac, le Pécharmant ainsi que l'appellation Bergerac ou encore Saussignac (liquoreux). 

Et dans cette région vallonnée et verte à souhait, on peut y dénicher quelques pépites architecturales. Et encore mieux, des joyaux du patrimoine qui en plus produisent du vin. Comme c'est le cas au château Monestier la Tour. Niché en haut d'une colline, le bâtiment dont on dit qu'il serait érigé sur les fondations d'une capitainerie du XIIIe siècle, a le charme des pierres blondes du sud-ouest ainsi que ses pentes de toit cassées tel que le veut la tradition architecturale locale. Une pure merveille pour les yeux. 
Propriété tour à tour de plusieurs familles, c'est depuis 2012 que la famille Scheufele (maison Chopard) a posé ses valises au domaine. 
Depuis les années 70 ce domaine est officiellement producteur de vin mais les traces historiques montrent que depuis toujours, la vigne a poussé dans les parages, produisant principalement du vin pour les propriétaires et habitants du coin. 


Et cette famille suisse n'a pas chômé puisqu'elle a aussitôt décidé de lancer de gros travaux d'aménagements comme ces locaux techniques qui vous accueillent lorsqu'on arrive par la partie basse du domaine. Un cours grillagée vous invite à vous diriger vers un haut-vent traversant de toute beauté. Aile gauche : la salle de dégustation et le chai à barrique dans la continuité. Aile droite + son extension : le cuvier, simple et efficace, pas de chichi, pas de bling bling, tout est beau et sobre, fonctionnel. Il est à noter que malgré les travaux récents, ici on a pas cherché à y implanter à tout va les dernières techniques les plus avancées : on régule la température à la main ma bonne dame. Histoire de conserver une sorte de "mano à mano" entre le terroir et le vinificateur tel qu'on nous l'a expliqué. J'aime plutôt bien l'idée. 


Et on ne s'arrête pas là : on fait aussi dans le bio et la biodynamie avec une tisanerie fraîchement inaugurée en même temps que le reste des installations, raison de ma visite sous la fine pluie de Juin (logique) . Une tisanerie c'est bien beau, on fait dans l'ère du temps me direz-vous... mouais, sans doute un peu mais à Monestier La Tour, quand Corinne Comme qui dirige l'exploitation, vous fait l'explication de texte les pieds dans les herbes du Jardin Utile comme on aime à l'appeler ici, on sent que rien n'est laissé au hasard. Objectivement je serai incapable de vous sortir tous les noms de plantes que j'ai entendu mais sachez qu'elles ont toute une utilité entre celle qui, à telle période de l'année, assèche un peu la terre lorsqu'il y a trop d'eau ou encore celle-ci qui est utile lors de la floraison de la vigne... 
Enfin, toujours dans un souci de profiter de ce que la nature peut nous offrir, les cuves sont régulées grâce à la géothermie. Truc bête mais ils profitent de la chaleur constante de la terre pour chauffer ou refroidir les cuves. 


Parlons vin maintenant. 
Le domaine joue plusieurs cartes : le Saussignac, le Bergerac mais aussi les côtes de Bergerac avec la cuvée "Cadran" qui est le coeur de gamme à la vente . En blanc mais aussi en rouge ces vins sont facile à boire et assez flatteurs. Pour ma part le blanc m'a tapé dans l'oeil. Il est clairement axé sur le fruit mais pas sur l'exubérance de certains Entre-Deux-Mers. Ici on tape plutôt sur une acidité maîtrisée et un côté fruits blancs présent mais sans trop prendre le pas sur la fraîcheur.
Enfin, chose rare, un rosé qui m'a plu, oui je ne suis pas fan des rosés de chez moi, mais année après année cela a tendance à sérieusement changer) . 








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