Un rhum étonnant : El Supremo en provenance du Paraguay




Le rhum, vaste sujet qui trouve écho auprès d'une très large communauté d'afficionados à travers le monde et d'autant plus en France qui se trouve être le 1er marché mondial plutôt orienté haut de gamme. C'est aussi en partie explicable avec la chance d'avoir au sein de notre nation, des terres historiques de production de rhum que sont entre autre, la Martinique, Guadeloupe et Réunion. 
Il existe sur le marché un nombre incalculable de cuvées plus ou moins haut de gamme, plus ou moins industrielles, des cuvées artisanales et confidentielles, des maisons aux histoires artificielles pour attirer le chalant en quête d'un story telling qui le fasse rêver et des petites structures plus traditionnelles et authentiques. Bref, il y en a pour toutes les bourses, pour toutes les occasions et pour tous les profils d'amateurs. 
C'est dans le domaine encore confidentiel que je vous fais découvrir la maison El Supremo en provenance directe du Paraguay, pays au coeur du continent sud-américain de 6 millions d'habitants à la superficie un peu moindre que la France. Un pays dont l'agriculture est encore à 90% familiale et de petite surface. Un pays où historiquement, la canne à sucre y a été cultivée depuis le XVIIe siècle par l'arrivée des Jacobins, dans le but principal de produire du rhum et non initialement pour le sucre comme beaucoup d'autres régions productrices dans le monde où le rhum est un produit issu de la filière sucre, en second plan. 

El Supremo est une jeune maison dont les jus sont issus d'une des deux distilleries du pays : Capasa. 
Ce rhum est distillé à partir de miel de canne (douce chauffe de trois jours des jus de première presse des cannes qui devient un jus sirupeux qui sera ensuite distillé) puis est vieillit en deux phases : la 1e en grandes cuves en bois de l'essence locale : l'inciensio marron, assez aromatique puis mis en barriques françaises avant d'être mis en bouteilles sans aucun ajout de jus pour compenser les presque 20% de part des anges. Un rhum droit et non sucré donc. Mais pas dénué de caractère et d'arômes.  

La gamme est limpide : le 3, 8 et le 12 ans, point barre. Je vous présente ici les 8 et 12 ans que j'ai eu l'occasion de déguster.


Le 8 ans est un rhum délicat, dont le nez, après ouverture, est explosif. On doit le laisser respirer quelques minutes dans le verre avant de le déguster. En bouche, on retrouve un caractère affirmé, droit, pas sucré, qui lui confèrerait presque des accents d'armagnac. L'incienso marron apporte un léger grillé et un toasté qui arrondit les angles et adoucit son tempérament de feu. Ici nous sommes sur des arômes de canne pure évoluant sur du végétal. Cependant, malgré l'apparente puissance de ce rhum, une fois sur le palais, il s'assagit et se déguste avec une paradoxale simplicité. Pas de sensation de chaleur ni de soubresaut que peuvent procurer certains alcools forts. Il se déguste même tout simplement en apéritif et pourra même accompagner un repas.

Le 12 ans est plus complexe, encore plus droit avec un nez un peu moins puissant mais en bouche, toujours pas de signe de feu sur le palais. Cela lui confère une grande douceur (oui c'est paradoxal pour un jus à 40%) . Le genre de cuvée parfaite pour accompagner une fin de soirée à refaire le monde autour d'un bon cigare pour les amateurs, ou simplement à regarder les étoiles filantes une nuit d'été. 



Plus d'informations sur le site anglais d'El Supremo : https://elsupremorum.com

Disponible chez les cavistes en France (distribution encore jeune, le réseau se développe de mois en mois) ainsi que chez www.lacompagniedurhum.com  , www.rhumattitude.com , www.christiandemontaguere.com (liste non exhaustive)  ... 

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