La mythique Bourgogne chez Louis Latour


Crédit photo Louis Latour
Une fois n'est pas coutume, je vous emmène en Bourgogne. Et oui, Bacchus est inter-régional et l'idée d'aller me balader quelques heures en Bourgogne m'a empli de bonheur.

A moi la montagne de Corton ! Et pas dans n'importe quelle maison s'il vous plaît : au Domaine Louis Latour le temps d'une fabuleuse masterclass ainsi qu'une soirée au château Corton Grancey, fraîchement rénové en compagnie de Louis-Fabrice Latour, président du directoire et Boris Champy le directeur du domaine. Comment imaginer de meilleurs ambassadeurs pour nous faire découvrir parmi leurs plus belles cuvées ?

Crédit photo Louis Latour
Le château Corton Grancey que nous inaugurions pour l'occasion, est situé sur la mythique commune de Aloxe-Corton, au pied de la plus célèbre des montagnes de Bourgogne ; la montagne de Corton et sa petite forêt située en son sommet, telle une crinière qui se balance au gré des vents qui lèchent les courbes.

Crédit photo Louis Latour
Ici rien n'est laissé au hasard, cela fait plus de 20 ans que le domaine est en agriculture raisonnée et les deux mots d'ordre sont l'expérience et l'observation. Latour profite d'un exceptionnel recul (la maison a été fondée par des aïeuls de Louis-Fabrice Latour en 1797 et perdure dans la même famille depuis) sur la vinification des parcelles ce qui permet aux équipes de pouvoir suivre au plus près de ses besoins, l'évolution de la vigne année après année. Ainsi la réactivité sur le terrain est immédiate afin de pouvoir traiter au mieux et aux justes doses. Point d'herbicide ou autre engrais chimique.
On respecte la vigne, on l'aère l'été pour favoriser le drainage et l'hiver on laisse l'herbe pousser pour protéger la terre. Preuve que gérer de manière saine la vigne a des vertus : des ruches ont été installées sur la face sud de la colline de Corton et d'année en année les abeilles sont de plus en plus nombreuses et pollinisent les alentours. D'ailleurs quelques dizaines de pots sont fabriqués pour les convives ou les clients. Enfin, l'âge moyen des vignes est de 35 ans et chaque année ce sont près de 3 à 4% des vignes qui sont replantées. Toujours trouver le juste milieu, ni trop vieilles ni trop jeunes.

Crédit photo Louis Latour
Assez parlé de technique, passons à l'incroyable dégustation.

Dans la belle salle de dégustation à l'étage du château, Boris Champy est au micro et nous présente toutes les parecelles de Corton, du sol au plafond si je puis dire. Nous avons eu droit à une belle lecture des exceptionnels climats (les parcelles, autrement dit les terroirs) qui forment le vignoble de Corton.



LES BLANCS
Commençons par le blanc avec une verticale de Corton-Charlemagne.

Crédit photo Louis Latour

2014 (vendanges le 17 septembre 2014) : L'amande est partie prenante, le nez exprime encore toute la jeunesse de ce vin dont la trame est déjà vive. Intéressant pour commencer et voir les premières notes de ce vin mythique.

2012 (vendanges le 21 septembre 2012) : Nez sur le miel. En bouche on a déjà plus d'ampleur et de corps. Une belle acidité vient tendre quelque peu la corpulence du chardonnay et le mélange des deux est homogène.

2010 (vendanges le 20 septembre2010) : Nez plus sec tirant sur la paille fraîche. En bouche on retrouve la palette aromatique des fruits blancs ainsi qu'une pointe d'agrumes qui ressort, c'est magique.

Mon coeur balance entre le 2012 plus ample et le 2010 plus frais. Je chipote un peu car tous ces vins sont à un degré de qualité tellement élevé tant au nez qu'en bouche, que ne pas savoir quoi choisir entre deux millésimes est un problème bien compliqué :)






LES ROUGES
Passons ensuite au pinot noir, le roi incontesté de l'appellation

Corton Clos de la Vigne aux Saints 2012 (vendanges le 24 septembre 2012) : Nez séduisant et chaleureux mais restant discret, tout en douceur. En bouche ça glisse sur le palais, une belle entrée en matière.

Corton Clos de la Vigne aux Saint 2010 : Toujours sur la douceur, un peu moins ample que le 2012 mais de l'attque à la finale, tout reste très cohérent en bouche.

Corton Clos du Roi 2012 (vendanges le 21 septembre 2012) : Nez sur les épices qui s'évaporent tranquillement. Une bouche très ample qui tapisse tout le palais. Longueur assez intéressante sans être très longue. Fruits rouges et belle fraîcheur en fin de bouche.

Corton Clos du Roi 2010 : Un nez sur la cerise. Une attaque douce en bouche et la puissance arrive dans un second temps. Très intéressant.

Corton Perrières 2012 (vendanges le 21 septembre 2012) : Couleur plus foncée assez agréable à l'oeil. Nez sur le noyau de cerise, très délicat et frais c'est sublime. En bouche c'est l'explosion d'épices poivrées. Toujours sur la délicatesse, la finale se fait tout en douceur. Vous l'aurez compris, ce vin a été mon chouchou dans les rouges. Le 2010 était tout à fait dans la même lignée avec toujours cette petite note de cerise qui n'est pas pour me déplaire.

Crédit photo Louis Latour

Château Corton Grancey 2012 (vendanges le 21 septembre 2012) : Nez très riche et complexe évoluant sur la réglisse. En bouche l'amplitude arrive tout de suite avec de la griotte et reste très soyeux tout au long de la dégustation. Le 2010 évolue plus sur la cerise avec un nez presque sous-bois.

Pour clôturer un si bon moment, nous avons eu le privilège de visiter avec nos hôtes, le cuvier historique ainsi que le saint des saints : la cave à 7m sous terre. Suivi d'une dégustation libre avec toutes les plus belles bouteilles de la maison dont un Romanée Saint-Vivant 2014 fabuleux.



Enfin, lors du dîner, quoi de mieux que de confronter tous ces vins avec des plats préparés par le chef ?
Un jéroboam de Corton-Charlemagne Grand Cru 2000 avec des ravioles de langoustines et tourteau, un autre jéroboam (on aime les grands formats en Bourgogne) du Château Corton Grancey Grand Cru 1999 avec un suprême de volaille farci aux morilles et un risotto aux asperges vertes. Un plateau de fromages accompagné d'un Corton-Charlemagne 2009 et enfin, une poire pochée au Corton avec sa petite tuile de pain d'épices et miel de Corton (le fameux) avec un Corton Grand Cru Clos du Roi 2009.





Un grand merci à la maison Louis Latour et toutes ses équipes ainsi qu'à Louis-Fabrice Latour et Boris Champy d'avoir pris le temps de nous faire rêver et de nous expliquer clairement les enjeux des climats, leurs singularité à quelques mètres près les uns des autres mais aussi l'importance des sols dans la composition aromatique de leurs vins. Plus d'informations : http://www.louislatour.com/fr 


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