Le Salon de l'Agriculture 2015, faux ami ?

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On attendait beaucoup de ce salon, je crois qu'il ne déçoit pas. Surtout du point de vue de nos politiques qui ont une telle aisance pour s'adapter à leur électorat à la veille d'élections aussi décisives que les départementales dans quelques semaines. Depuis des mois "nous" à savoir le monde des internets, les bouilleurs de cru, les faiseurs de vin, les amateurs du coude droit, les sans pamplemousse et autres amateurs de vin sur la toile, surveillons les prouesses juridiques de l'ANPAA, cette association qui a été créée dans un but initialement tout à fait louable et au service de son prochain : prévenir les risques d'addiction tant alcooliques qu'au niveau des drogues.
Et il faut savoir que cette association grassement subventionnée par l'Etat c'est  à dire vous et moi, a le service juridique le plus performant au monde après les avocats américains. Pas une seconde ne se passe entre la publication d'un visuel qui ne rentre pas dans le cadre (très très flou il faut le dire) de la loi Evin, avant que nos chers amis aient déjà lancé une procédure pour non respect du code machin, alinéas truc bidule pour incitation à la boisson. Oula ! c'est qu'il ne faut pas que ça soit un bon moment que de partager du vin, ou un spiritueux, en famille, dans un cadre tout ce qu'il y a de plus responsable. Enfin bref, je ne vais pas refaire un billet là dessus, je pourrais en pondre un par semaine.
Non, là pourquoi je vous parle de nos chers amis de l'ANPAA ? Et bien c'est parce qu'ils doivent se frotter les mains devant la lamentable prestation de notre premier ministre lundi lors de son passage au salon de l'agriculture.
"oh bah quoi, vous êtes pas contents quand ils ne parlent pas de vin les politiques et là dès qu'ils se mettent à picoler, vous n'êtes pas contents non plus". Mais ça va bien plus loin que ça, d'où mon énervement passager.

Je suis le premier heureux de voire enfin un président qui trinque avec des vins qui plus est un peu moins connus que les grandes appellations, comme ce fut le cas avec le président Hollande et sa fameuse "bombe" de Bergerac avec le Château de Moulin Caresse qui s'est offert une belle pub au passage et tous les vins de l'appellation également (qui sont très bons et bien épicés pour ceux qui aiment les vins charnus, foncez) . J'ai été le premier étonné de voir qu'enfin, il suffisait de pas grand chose pour qu'un président ose parler de vin, soit fier de la 2e source d'exportation de son pays, des 7.6 milliards d'euros qu'engendre la filière vin et des centaines de milliers d'emplois qu'elle génère. Là ça m'embête presque de le dire mais il a fait un sans faute. Parfait, tout était dans la maîtrise, dans la proximité, bref, dans la com mais ça marchait bien.

Là où je suis plus déçu c'est du côté de Manuel Vals qui au delà d'être un bon vivant et de savoir relâcher la pression, ce qui est normal, s'est un peu top lâché justement. Il faudrait qu'on se réunisse pour lui offrir un cours de dégustation. Mr Valls, il faut savoir recracher. A qui cela n'est pas arrivé ?  pas moi en tout cas, mais au fil du temps on apprend à recracher instinctivement. Mais la question n'est pas là. Il représente le pouvoir, celui là même qui nous pond des lois toutes plus tordues les unes que les autres et notamment la loi Evin et l'ANPAA qui s'y raccroche comme une moule à son rocher. Et là je dis gros gros carton rouge monsieur le premier ministre. Vous n'avez pas su raison garder et modération apprécier car vous avez donné à manger directement dans la main de ceux qui n'ont pour unique but dans la vie : nous interdire de partager des bons moments, et naturellement avec modération. A ce titre, j'ai très peur qu'on se retrouve comme pour la sécurité routière, avec des chiffres affolants, sortir dans les médias, une visibilité encore accrue des lobbys anti alcool et anti vin. Cela à mon sens, n'a pas vraiment servi la cause de la filière viti/vinicole que ce passage étanche soif de Mr Valls.
Je pense qu'il y a un juste milieu entre faire comme si le monde viticole n'existait pas comme ce fut le cas depuis quelques années, et se retrouver du jour au lendemain à brailler dans les allées du salon, à donner une image limite de pochtron.  Je vois d'ici l'ANPAA dire "bah vous voyez que l'alcool ça rend con, alors double dose de restriction". Allez-y messieurs dames, faites vous plaisir. On est pas foutus d'avoir une vraie cohérence politique en France. Donc allez-y, revenons à la prohibition, le débit d'alcool clandestin n'en sera que triplé, les effets néfastes de l'alcool sur la société que vous voulez éradiquer sera décalé vers le marché noir, exactement comme c'est le cas pour la drogue, tout sera fait en sous marin, enfin bref, allons-y on est plus à ça près. Notre belle France agricole est encore fière du peu qu'il lui reste mais si vous voulez encore la réduire en peau de chagrin, ce ne sera pas compliqué. Je m'énerve à chaque fois contre la volonté de certain de nuire aux autres. Mais comme dit l'adage, la liberté des uns commence là où s'arrête celle des autres.

je vous laisse juger en cliquant sur l'image qui vous amène à la vidéo du Petit Journal.

Adishatz