Soirée dégustation Château Clinet

Je reviens un peu à mes premiers amours et surtout à l'âme de ce blog (avec un tel nom il faut que j'y fasse honneur tout de même) avec ...du vin ! 

Hop hop hop, j'ai remis mes pendules à l'heure de la vigne et des dégustations privilégiées dans le superbe cadre que nous propose Max Bordeaux une fois par mois. Une dégustation d'un grand vin de Bordeaux avec soit le propriétaire, soit le maître de chai. J'ai eu le privilège de participer à une soirée dégustation de Château d'Yquem avec son maître de chai Sandrine Garbay il y a quelques mois. Soirée mémorable avec dégustation de caviar, foie gras, fromages, chocolats...

Et bien rebelote, avec cette fois-ci une de mes appellations favorites, le Pomerol et l'un de ses vignobles très connu : le Château Clinet. C'est Ronan Laborde, CEO du château, en personne, qui est venu assurer la dégustation. 

C'est un directeur en costume cintré, classe et cool à la fois qui nous présente sa propriété des origines de l'appellation jusqu'à l'histoire plus récente et le rachat par son père, Jean-Louis Laborde de la propriété en 1999, de laquelle il en deviendra le CEO en 2003 à l'âge de 23 ans. A partir de là , la machine à fabriquer du rêve a re-fonctionné car Clinet était avant ce rachat, en déclin. 

Aux détours des explications de parcelles, j'ai appris que les vignobles de Pomerol, des centaines d'années avant que l'appellation soit créée, ne produisaient que du blanc. Je rouge a été implanté par différents cépages, au fur et à mesure que grandissait l'intérêt pour ce terroir. 

Il faut savoir que l'appellation Pomerol est un peu à l'image de la Bourgogne à laquelle il est souvent comparé . En effet, les parcelles sont pour les vins de Bordeaux, les plus petites (la plus grosse exploitation doit faire dans les 40ha mais elle devance de très loin toutes les autres en terme de superficie). En moyenne les châteaux possèdent 5 à 10ha. Clinet a su développer ses acquisitions de parcelles pour atteindre environ 11ha ce qui est tout de même conséquent pour le secteur. 





Place à la dégustation : habitude est faite de commencer avec le second vin : La Fleur de Clinet en 2010
Un nez assez puissant mais qui garde une certaine fraîcheur. En bouche c'est une belle surprise. On conserve cette fraîcheur avec une belle finesse et longueur en bouche sympathique. 

Nous continuons avec un Clinet 2010. Là c'est la surprise pour notre tablée, le nez est très alcoolisé du fait de sa jeunesse. Mais nous passons outre et en se concentrant un peu, la truffe vient nous chatouiller les narines. En bouche le vin développe une belle fraîcheur mentholée avec un zeste de réglisse. Un beau vin en rondeur et douceur, une attaque crémeuse du plus bel effet mais nous restons sur notre faim... (la suite plus bas !) 

Vient le tour du 2000 : La couleur est splendide, un pourpre encore très sombre et épais malgré l'âge.
Le nez est fruité à souhait. La bouche est telle un bonbon fruité, presque sucré. Un régal qui ne reste malheureusement à notre plus grand regret, peu de temps en bouche. Mais le plaisir des notes de framboises est tel qu'on lui pardonne la longueur réduite.

Enfin, clou de la soirée : le 1995. Du chocolat dans le verre. Les mêmes notes au nez et en bouche . Longueur un peu juste également mais on est sur un bouquet assez sympathique de cacao et de fruits rouges encore présents qui n'est pas pour déplaire. 

Puis, curieux, nous revenons au 2010 après une bonne heure de discussion passionnée à notre table. L'aération supplémentaire n'a pas du lui faire du mal, bien au contraire. Là c'est LA surprise de la soirée.
Bien que très jeune et encore fortement alcoolisé dans son nez, la griotte nous explose en bouche et telle l'ovale d'un ballon de rugby, il nous caresse le palais de long en large avec une infime douceur. La longueur en bouche est quant à elle, digne des plus grands. 

Ce fut une très belle soirée grâce à la décontraction affichée de Ronan Laborde, qui, passant de table en table pour discuter, a su nous expliquer de manière concise et claire, les caractéristiques de chacun de ses vins. 

Merci également à @MaxBordeaux pour l'accueil toujours aussi chaleureux et l'ambiance cool qui montre que le vin peut être une affaire tout à fait sérieuse avec laquelle on ne se prend vraiment pas la tête.

Longue vie à cette cave 3.0 qui n'a pas fini de m'étonner .





Cheers ! 

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