Bubbles party @ Millésima

Il existe certaines soirées dont on se souviendra très longtemps. Ce sera le cas de la soirée que j'ai passé dans les caves de Millésima, lieu incroyable niché entre des dizaines de boites de nuit bordelaises. L'endroit semble coupé du monde, tel qu'il a été créé sans doute dans la seconde partie du XIXe siècle.
Millésima organise tous les deux ans, une soirée de dégustation de champagne avec les plus grandes maisons qui font le déplacement. Le visiteur a ainsi la chance de pouvoir au sein d'un même endroit, déambuler de maison en maison comme s'il descendait l'avenue de Champagne à Epernay.
J'ai pu avoir une double observation sur cet événement puisqu'en amont j'ai dessiné en collaboration avec la société Go For Hit les stands de Dom Pérignon, Krug, Moët & Chandon, Ruinart et Veuve Clicquot et profiter de la soirée en tant qu'amateur.

Comme un gamin avec ses jouets, 18h, l'heure du commencement d'une soirée qui va rester graver longtemps dans ma mémoire. Nous commençons très corporate (toujours !) avec la maison Ruinart. Il faut le dire tout de suite, nous avons commencé avec le top niveau, le level était déjà placé très très haut avec un Dom Ruinart 2002 brut et rosé du même millésime. A la première gorgée, une étincelle crépite dans vos yeux, elle va tout de suite se loger dans votre mémoire olfactive pour y rester de nombreuses années je pense. Le brut est hallucinant de fraîcheur (11 ans tout de même !) et on sent qu'il en a encore dans le pantalon pour quelques belles années de garde encore. Une minéralité incroyable accompagnée d'une tension digne des plus grands vins blancs de Bourgogne. La longueur est exceptionnelle. Je vous le dit tout net, j'ai pris une sacrée claque.

Direction (toujours corporate), Krug pour attaquer la Grande Cuvée brut et rosé. Là je dois dire qu'à l'inverse du Dom Ruinart, tout se passe en discrétion, en subtilité. A l'instar d'un Cos d'Estournel que j'ai pu déguster, c'est un grand champagne c'est inéluctable, mais un grand champagne de connaisseur. Il faut vraiment bien se concentrer pour aller chercher les sensations du vin. La longueur en bouche est vraiment très longue, tout se passe comme le long d'une pente, c'est un peu à pic au début puis ça ralenti petit à petit jusqu'à être à l'arrêt.

Nous partons ensuite chez Roederer. On m'avait vanté le vintage 2006 et j'ai été un peu déçu, non pas par la qualité du vin mais parcequ'il me correspondait moins. J'avoue être fan absolu des champagne vineux et Roederer fait plutôt dans la finesse.

En route pour Jacquesson et la cuvée 736, sur laquelle je suis un peu resté sur ma faim tout comme le rosé de Deutz dont j'avais de meilleurs souvenirs. En revanche toujours chez Deutz j'ai pu déguster l'amour de Deutz et là ce fut une très belle surprise, un vin racé, avec un vrai caractère, un nez assez évolué et un corps ni trop gras, ni trop acide. Assurément une belle réussite.

Vient le tour d'un autre client (conception de l'étui Celebris brut et rosé 2002) à savoir la maison Gosset. Une première pour moi, les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés ! La Grande Réserve est excellente, voilà un vrai vin de champagne affirmé, un champagne de mec, qui en a dans le slip :) j'ai vraiment apprécié la structure solide et le côté droit dans ses bottes de cette cuvée. Celebris 2002 brut dans la même lignée, tout en cohérence.

Laurent Perrier millésimé, dont j'ai oublié l'année (il arrive inéluctablement un moment dans ce genre de soirée où on perd sa mémoire et où on risque de ne plus répondre de grand chose, bien que les crachoirs étaient présents en abondance, j'ai la fâcheuse tendance à ne pas vouloir gâcher) . J'aime beaucoup ce que fait cette maison qui trouve toujours un dosage de liqueur bien particulier. Beurré à souhait, c'est ce qui caractérise à mon sens, le mieux les vins de cette maison.

Puis direction ce qui a été LA révélation de la soirée, qui a éclipsé de très peu le Dom Ruinart 2002 à savoir La Grande Dame 1993 chez Veuve Clicquot... La claque est encore présente dans ma tête, ma tête ne répondait plus, mes papilles étaient parties en congés, impossible de redescendre sur terre avant quelques longues minutes. Vous voyez le goût d'un toast tout chaud, sorti du grille pain ? Ajoutez une noisette de beurre qui fond illico dessus. Vous croquez... vous voyez le genre ? Imaginez boire un champagne pour accompagner ça...et bien vous avez la Grande Dame 1993 qui au demeurant n'est pas une année exceptionnelle voire plutôt quelconque mais c'est là qu'on voit la différence entre certaines maisons ; cette capacité à faire de l'or avec rien lorsque les années ne sont pas terribles. Il suffit d'un choix de vendanger différemment que le voisin et on le ressent dans le produit final.

Ma 3e claque de la soirée a été la maison Tattinger (toujours corporate :) avec LE champagne que je voulais déguster depuis bien longtemps ; le Comtes de Champagne millésime 2004. Je n'ai pas été déçu, bien au contraire, toujours dans la lignée de ces vins de Champagne avec de vrais caractères, dont on pourrait presque reconnaître les traits à l'aveugle, j'ai vraiment apprécié cette cuvée tant par sa fraîcheur que par sa linéarité.



Enfin, retour chez Dom Pérignon où nous avons pu déguster le vintage 2004 brut et surtout rosé. Là encore, un champagne étonnant par sa fraîcheur et sa puissance. L'ouvre de Jeff Koons qui trônait sur le stand en a étonné plus d'un : la référence à la mère nourricière préhistorique revisitée en résine.

Mon seul regret de la soirée a été d'être parti en oubliant très bêtement je dois le dire, d'aller saluer la maison Billecart Salmon qui reste dans mon top 3 de mes champagnes préférés. Ce n'est que partie remise.

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